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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/354

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savait assez de mon histoire pour le mettre sur mes traces jusqu’à l’île de Cuba. Mazade n’a plus qu’une pensée, celle de me retrouver. Au lieu de prendre le paquebot du Havre, il prend celui de la Havane. — Quelque bonheur qu’il y eût pour moi à embrasser cet ami, je sentis à sa vue qu’il venait réveiller dans mon cœur des souvenirs hostiles à mon repos. Il ne me dissimula pas qu’il perdrait la moitié de la joie qu’il éprouverait à revoir la France s’il la revoyait sans celui qu’il appelait un autre lui-même ; mais aussi, à l’appui de ce qu’il appelait franchement son amitié égoïste, il fit valoir certaines considérations qui m’étaient personnelles, et qui devaient avoir du poids sur mon esprit. J’avais encore une fille en France, et je ne devais pas sacrifier mes devoirs envers elle à mes ressentiments contre sa mère. Dolorès eut la générosité d’être de cet avis. Paul, vous devinez le reste. Débarqués à Marseille, nous nous rendîmes d’abord auprès de votre mère ; en me souvenant d’anciens projets vous concernant ainsi qu’Isabelle, je désirais savoir par moi-même si je pouvais toujours les approuver.