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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/364

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tour il avait aperçu aussi un spectre dans le jardin. Paul lui remit la lettre. Odille la lut deux fois, frappée d’une sorte de vertige. Ce fut pour elle comme une de ces énigmes lugubres que le sphinx de Thèbes proposait à ses victimes avant de les dévorer.

Elle passa plus d’un quart d’heure absorbée dans ses réflexions, oubliant qu’elle n’était pas seule.

— Paul, dit-elle enfin, je vois à votre air que vous savez ce que contient cette lettre. L’on vous a bien recommandé, sans doute, de n’en pas dire plus que je n’en puis deviner, mais je n’ai rien à vous demander. Paul, écrivez que je respecterai le mystère qu’on m’impose : le ciel exauce un peu tard la prière que je lui adressai jadis, d’être entendue une fois, une seule fois, de mon juge, avant d’être condamnée. Je me serais soumise à tout alors !… Dieu soit loué de son retour ! quoiqu’il revienne plus effrayant pour moi par cette indifférence dont il me parle, que par la colère de sa première sentence…. Dieu soit loué de son retour !… Mais tâchons de nous accoutumer à la condition qu’on nous