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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/37

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séparèrent donc pour aller dormir, et ne se retrouvèrent que le lendemain matin dans l’intérieur de la plus lourde voiture des Messageries Royales.

De même que, selon le dicton populaire, il n’y a qu’un moyen de se dispenser de payer un loyer, c’est d’acheter une maison ; il faut avoir sa voiture et prendre la poste si on ne veut pas rester pendant quatre longs jours et quatre longues nuits emballé vivant dans ces machines locomotives qui eussent paru une sublime invention au tyran Procuste. Paul, encore un peu écolier, dur à lui-même, et qui aurait dormi sur le mât d’un vaisseau comme le mousse dont un des rois de Shakspeare envie si pathétiquement le sommeil, subit très gaiement les cahots, la poussière et les autres inconvénients de sa cage de cuir ; Mazade, moins patient, exprima maintes fois son repentir de n’avoir pas acheté ou loué en débarquant à Marseille une calèche dans laquelle il eût moins regretté ses palanquins portés à bras d’homme ou son houdah fixé sur le dos d’un éléphant richement caparaçonné. — Le seigneur don Antonio Scin-