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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/378

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son cœur, partagé entre deux amours, se croyait tout entier à celui de Dolorès. Odille avait touché la corde sensible.

— Et cependant, reprit-elle, vous qui êtes un autre lui-même, disiez-vous, monsieur, au profit de qui pensez-vous donc m’apporter ces papiers qui me rendent libre ? Quel autre que M. d’Armentières, qui seul sait combien j’ai été calomniée, pourrait m’offrir son nom et sa main ? À quel autre oserais-je moi-même aller dire, si un autre me recherchait : Je vous préviens, monsieur, que je ne me marie que pour changer de nom ; que je vous apporte un cœur qui se réserve de n’être jamais qu’à mon premier mari, fidèle à sa cendre s’il est mort. Voilà quelles eussent été nos conditions avec M. d’Armentières, monsieur, voilà celles qu’il avait acceptées, cet homme qu’on a si légèrement cru coupable de trahison, alors qu’il était tout générosité, tout dévouement.

— Arrêtez ! madame, s’écria l’interlocuteur d’Odille : ce que j’ai entendu jusqu’ici eût percé le cœur de Maurice, ses regrets seraient devenus des remords, n’en doutez