Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/385

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sous prétexte de défendre l’honneur de son ami, ne fit que confirmer toutes les préventions qui s’élevaient contre moi : je ne l’ai point oublié, Théodose. Sachant bien que je n’ai au monde que vous qui puisse attester que je n’ai jamais trahi non seulement mes devoirs, mais encore mes sentiments de femme, vous vous êtes toujours tenu à mes côtés pour me couvrir de votre estime, et plus d’une fois vous avez, je l’ai su par d’autres que par vous, refusé d’unir votre sort à une compagne riche et belle, uniquement parce que vous n’avez jamais cessé de vous croire obligé d’être prêt à m’accorder la réparation d’une calomnie dont votre générosité même avait été le prétexte. Mes délais, mes hésitations, ma fidélité à la mémoire de l’homme qui avait eu mon premier amour, n’ont pu vous rebuter. Vous avez respecté tous mes scrupules, toutes mes superstitions ; eh bien ! Théodose, au moment où ces scrupules devraient se taire, où ces superstitions devraient enfin s’évanouir devant la preuve d’un événement dont j’aimais tant à douter, au moment, dis-je, où je reçois les papiers