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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/387

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de me représenter comme indigne de votre aimable partialité pour moi.

— Non sans doute, Théodose, mais c’est la première fois que la calomnie fait sur mon esprit une impression si pénible, et heureusement aussi la première où je puisse du moins vous justifier aux yeux de celui qui vous attaque.

M. d’Armentières crut prudent de préparer ici sa retraite en ayant l’air de ne répondre qu’à cette dernière phrase.

— Justifier quinze années d’une amitié aussi tendre et aussi chaste, aussi intime et aussi pure que la nôtre, répondit-il, je n’y sais qu’un moyen, ma belle cousine, c’est de nous aimer quinze ans encore avec les mêmes sentiments. Je suis tout disposé pour ma part à n’y rien changer, et je me félicite, après avoir rêvé quelquefois quelque chose de plus, je l’avoue aujourd’hui, que nous nous soyons tenus dans le cercle d’une amitié toute platonique. Je ne serais pas sûr d’avoir été aussi fidèle que vous à une passion moins raisonnable : amant ou mari, qui sait si je mériterais votre persévérance à