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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/40

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terre, qui allait nécessairement exciter la curiosité de tous les salons de la capitale et obtenir sans le demander une suite de réclames dans les journaux. Il pouvait jouir par anticipation de l’effet qu’il allait produire à Paris, lorsqu’après une ou deux haltes il se vit le point de mire de la rotonde, du coupé et de l’impériale ; peut-être enfin n’était-il pas fâché d’essayer comme tous les voyageurs quelques unes de ses anecdotes.

Paul Ventairon était avocat, il ne pouvait être muet ; cependant il n’était pas bavard. Élève d’un maître modeste, il avait pas le mauvais goût de vouloir s’imposer à des auditeurs bénévoles comme leur orateur exclusif ; jeune, il sentait fort bien qu’il avait plus à apprendre qu’à enseigner, et dans les discussions, il n’était pas homme à crier sans cesse : Je demande la parole. L’Espagnol et lui s’entendirent à merveille, et firent ensemble plus d’un à parte où Paul continua à s’attirer l’intérêt de don Antonio.

La dame avait d’abord fait la réservée, se voyant seule contre cinq, et en femme comme il faut, qui veut connaître ses interlocuteurs,