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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/420

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Sauzet, les Dupin et les Teste… qui heureusement pour ton fils se trouvent mariés. Par bonheur encore, ta future bru commence enfin à convenir dans nos tête-à-tête, qu’il n’est pas précisément nécessaire que je sois si haut placé au barreau pour être un bon mari. Mais ce qui me fait l’adorer bien plus que sa beauté, c’est qu’elle sent très vivement que les préventions qui lui furent jadis inspirées contre sa mère exigeraient en réparation un redoublement de respect et d’amour filial : elle se flatte donc qu’avant peu, ta pauvre sœur, qu’elle s’imagine être en voyage, ne tardera pas à revenir pour réclamer cette espèce d’arriéré. Son père l’occupe en proportion beaucoup moins… serait-ce aussi un pressentiment ? Isabelle serait-elle réellement menacée de ne plus revoir cette mère si mal jugée ?

» Ah qu’elle, avait bien raison de dire que le monde ne rétracte pas volontiers ses médisances et ses calomnies : te le dirai-je ? il y a peu de jours encore que j’en ai eu la cruelle preuve en entendant une belle dame dans un salon demander exprès des nouvelles de madame Babandy pour se faire répondre par une autre belle dame : Quoi ! vous ne savez pas ? ils sont partis ! — qui partis ? — Mais d’où venez vous donc ? madame Babandy et M. d’Armentières… partis ensemble pour un voyage au retour duquel ils nous feront part de leur mariage. — Eh bien ! je ne l’aurais jamais cru d’après un mot de M. d’Armentières. — Quel mot ? il en a dit quelques uns de charmants. — Le sage M. de Frémont, qui lui reprochait d’avoir conservé un faible pour la légimité, lui ayant demandé s’il était vrai qu’il se décidât enfin à se marier : — Mon cher, lui répondit M. d’Ar-