Aller au contenu

Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

repartit le narrateur, qui, soit dit pour rassurer nos propres lecteurs, n’était après tout qu’un fanfaron de vices. — Je suis un cadet de la maison illustre de Tancarville, continua-t-il. On peut, depuis la révolution de juillet, parler de sa noblesse sans cesser d’être modeste ; la classe moyenne est tout, nous ne venons plus qu’après les bourgeois dans la hiérarchie sociale. Ce n’est pas précisément, il est vrai, l’opinion de mon père ; mais mon père est un vieillard de l’autre siècle, et en fait de préjugés, quant à moi, je me contente de ceux du mien ; il en reste bien assez, je vous assure. Cependant, tant que je n’avais pas atteint ma majorité, je devais respecter jusqu’aux erreurs de l’autorité paternelle et laisser croire que je subirais toutes les obligations de mon nom. Nous étions deux frères ; mon aîné fut envoyé à l’école de Saint-Germain : on me destina dès le berceau à entrer dans un séminaire. Dans l’ancien régime, je me serais fait abbé ou chevalier de Malte sans murmurer, et j’aurais pu même en vouloir à mon frère de m’envier ma pacifique