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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/78

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stacle au-dessus de son courage, et hâtait de ses vœux le moment où il pourrait planter sa première croix sur le faîte d’une pagode. La diversité de nos poursuites ne nous empêcha pas de devenir deux amis intimes. Vainement avions-nous de continuelles disputes sur la politique et la religion ; nous nous séparions toujours sans aigreur, et nous nous retrouvions avec le même plaisir, pour continuer à armes émoussées l’interminable duel de nos opinions, dans le jardin de ces colléges qui ressemblent à des palais, ou sous les ormes séculaires qui bordent le cours classique de l’Isis. L’abbé Jouve eut l’art, à la longue, de m’intéresser à ses études, de me les faire partager, et puis de me décider à m’embarquer avec lui à Liverpool pour Calcutta. Nous arrivâmes ensemble dans cette cité opulente où nous devions rester quelques mois pour nous acclimater. Nous nous rendîmes de là dans l’Inde centrale, l’abbé pour commencer sa prédication, moi pour offrir l’épée d’un officier de fortune au premier chef qui lèverait l’étendard de la guerre. Malheureusement j’étais parti d’Europe avec