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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/83

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M. Bohëmond), mais à la seconde j’accepte.

— À la bonne heure, reprit l’abbé Jouve, nous voilà donc encore réunis ; nous partons demain pour la capitale du royaume de Jaghire, je vous présente à la princesse, et dimanche prochain vous m’entendrez prêcher dans Saint-Pierre-de-Meerut.

— À condition, mon cher abbé, que vous ne ferez pas tuer le veau gras par le père de l’enfant prodigue, répliquai-je, car j’essayai encore de plaisanter tout en ayant cessé de douter en voyant l’air naïvement sérieux de mon protecteur,

— Ah ! me dit-il, la leçon m’a profité. J’ai su capter mes néophytes par d’adroites analogies. J’appelle la messe le pourga (le sacrifice), et l’eau bénite, le tirtan. D’ailleurs, j’exerce maintenant mon sacré ministère sous les auspices de la souveraine elle-même, qui s’est convertie la première à mes sermons.

L’abbé Jouve ne me trompait pas. La bégum Somrou avait embrassé le catholicisme ; il faut même dire qu’avec le zèle des nouveaux convertis, il n’y avait rien qu’elle ne fût disposée à faire pour ce culte récem-