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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/156

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PAR LES FEMMES.

— Tes projets, dit-il, sont bien beaux, ma chère Alcinde : ils sont même trop beaux !

— Comment ?

— Tu oublies que je n’ai pas d’argent !

— La belle affaire !… Et bien ! et moi ?

— Tu es folle !… s’écria Jacques, indigné.

— Pourquoi ne t’en prêterais-je pas ?

— M’en prêter ? Tu sais bien que je ne pourrais jamais te le rendre.

— Allons donc !

— Dame ! Je n’en gagne pas !

— Tu en gagneras.

— Comment ?

Elle sourit, entoura de ses bras le cou de son jeune amant et le couvrant de baisers :

— Tu verras, dit-elle.

Il voulut répliquer, elle ne lui en laissa pas le temps, s’abandonna, ivre de passion, frémissante de désir, et murmura de cette voix chantante de femme qui n’est plus qu’amour :

— Oh ! toi… je t’aime !… Je t’aime tant !… mon gosse !