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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/197

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PAR LES FEMMES.

tère de Jane, traduction qui lui parut défectueuse. En effet, la jeune fille, bien que sortant peu dans le monde, avait l’habitude du monde : c’était elle qui, dans les salons du boulevard Malesherbes, remplaçait la maîtresse de maison, et l’on s’accordait à louer la grâce et l’amabilité avec lesquelles elle recevait, ainsi que sa conversation, son entrain et son esprit. Donc, pensa Jacques, je ne puis raisonnablement mettre sa réserve à mon égard sur le compte de la timidité. À quoi donc l’attribuer ?

— Bah ! fit-il, de quoi vais-je maintenant m’effrayer !… De ce qu’une jeune fille n’est pas aussi ouverte avec un étranger qu’avec les gens qu’elle fréquente ! N’est-ce pas tout naturel. Peu à peu, elle s’habituera à moi et deviendra moins farouche. Et puis, il n’est pas impossible qu’elle mette une certaine coquetterie à paraître discrète, réservée, timide même, et cela prouve qu’elle a de l’esprit, voilà tout !… Peut-être même…

Et le vaniteux intrigant s’expliqua définitivement l’attitude de Jane Barnesse par l’effet qu’il lui avait produit, par le trouble qu’il lui avait causé.

Quant à la rivalité du jeune duc, Jacques