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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/322

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PAR LES FEMMES.

— À propos, fit tout à coup Victor, tu connais ma femme ! Elle sera enchantée de te revoir, reste donc à déjeuner avec nous.

— Je te remercie. Je ne peux pas aujourd’hui.

— Quand tu voudras. Tu nous feras toujours grand plaisir en venant nous voir. Ah ! dame ! tu sais, c’est modeste, ici : on y mange à la bonne franquette !

Il ajouta, plus bas :

— Ce n’est pas comme chez toi.

Il sourit :

— Tu as fait fortune, toi !

Jacques, au lieu de se démonter, saisit la balle au bond et simulant l’amertume :

— Ma fortune m’est lourde, dit-il à mi-voix : je l’ai mal acquise.

Victor baissa les yeux :

— Je sais, dit-il.

Puis il reprit :

— Mais il ne tiendrait qu’à toi de racheter ta vie. Si tu employais cette triste fortune en bonnes œuvres.

— C’est ce que j’ai résolu de faire, répondit hypocritement le jeune homme.

— À la bonne heure !… s’écria Victor.

Et tout de suite, emporté par son rêve :