sant, jusqu’à preuve évidente, d’y ajouter foi.
La rédaction de cet article bon apôtre était trop imprégnée de la fourbe sophistique de Crapulet, pour que celui-ci n’en fût pas l’auteur.
Bientôt un autre article suivit, qui énumérait ces soi-disant bruits et semblait cette fois leur accorder quelque créance.
Tout cela, c’était pour tâter le terrain et servir d’entrée en matière.
Une semaine ne s’était pas écoulée, qu’on accusait Victor Maury, cette fois ouvertement, de n’être qu’un vulgaire ambitieux, ayant soif d’honneurs et d’argent et ne voyant dans le peuple qu’un marchepied pour se hisser à la fortune et à la gloire. Ses plus belles vertus étaient bafouées, ridiculisées, niées, ou bien, sous la plume habile des rédacteurs de la bande du Banton, se transformaient en vices. Il était pauvre, parce qu’il était incapable de plaider une cause ; il paraissait bon, charitable : ce n’était que de l’hypocrisie, pour séduire le pauvre peuple crédule. Et les journaux concluaient :
— Que ne reste-t-il au barreau ! Il y fait tant de bien, affirment ses amis. On dirait