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Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/53

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PAR LES FEMMES.

Parfois cependant, Victor qui avait un ami journaliste et, par lui, des entrées de faveur, emmenait Jacques au théâtre. Mais cela se présentait rarement, une fois par mois tout au plus.

En fait, les distractions du jeune homme étaient, le soir après dîner, ses conversations tantôt avec Victor, tantôt avec Crapulet. Les théories et les conseils de ce dernier devenaient de plus en plus épouvantables à mesure que grandissait son intimité avec Jacques. Ce qu’il disait maintenant eût fait frémir Victor, mais Jacques se gardait bien de le lui rapporter, et continuait, en dépit des avertissements de son ami, à fréquenter Crapulet qu’il pensait être un fou et qui l’amusait.

Un soir que le bonhomme conversait avec l’étudiant, il lui demanda :

— À quoi vous destinez-vous ?

— Au barreau, vous le savez bien.

— Vous persistez dans cette voie ? Malheureux jeune homme ! Vous ne savez donc pas que vous n’arriverez jamais à rien. Avez-vous des protections ? Non. Alors ? Il y a dans Paris des milliers d’avocats sans cause. Dans ce métier-là on ne réussit pas une fois sur