Aller au contenu

Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
PAR LES FEMMES.

VII

Emma de Briançon avait donné à Jacques un rendez-vous pour le lendemain. L’étudiant n’y alla pas. Une matinée de réflexion lui avait suffi pour comprendre qu’il s’était engagé sur une pente dangereuse, que, vu sa situation modeste, certains plaisirs lui étaient interdits, et que la fréquentation des filles nuit nécessairement à tout travail sérieux.

— Et puis, se disait-il, cette femme me dégoûte. Un soir, en passant, soit !… Et encore ! ces filles sont pareilles à ces mauvais vins qui laissent dans la bouche un arrière-goût désagréable.

Et comme pour oublier un mauvais souvenir et rattraper le temps perdu, il se plongea avec acharnement dans la lecture de ses livres d’étude, seuls compagnons sérieux. De temps à autre cependant, en dépit des efforts qu’il faisait pour attacher son esprit à l’intelligence des textes, sa pensée vagabondait. Il voyait le bal Bullier, la femme l’accostant, il l’enten-