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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/165

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CHANT QUATRIÈME.

Ne se précipitât du haut de sa carrière ;
Et par des hurlements rappelait la lumière.
L’Asie eût retrouvé dans cet autre univers
Ses emblèmes, ses arts, ses préjugés divers(7).
Lorsque l’Européen, jusque chez les sauvages,
Dans ce monde inconnu vint porter ses ravages,
Oh ! quel étonnement ! il vit l’homme nouveau
Nommer en les montrant et l’Ourse et le Taureau(8) !
Ces noms capricieux qu’il ne saurait comprendre,
Au fond de ces déserts où put-il les apprendre ?
Mais, nous-mêmes, de qui les avons-nous reçus ?
Le Nil, l’Euphrate, l’Inde, ont instruit l’Ilissus.
Faut-il aller plus loin ? et la science encore
Est-elle le bienfait d’un peuple qu’on ignore(9) ?
Ils vont briller ces jours à sa gloire promis :
Fidèle au saint dépôt par l’Égypte transmis,
L’Europe expliquera, par la suite des âges,
Ce que d’un œil timide entrevirent les sages.
L’homme a franchi les mers ; au midi parvenu,
Ses regards ont erré sous un ciel inconnu.