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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/170

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L’ASTRONOMIE.

La presse te révèle à la terre étonnée.
Ô néant ! Copernic ! dans la même journée,
Il s’est éteint ! la mort l’enlève aux nations,
À la gloire, et peut-être aux persécutions(11).
Le fanatisme ardent, l’ignorance profonde
Auraient-ils épargné l’architecte du monde,
Lorsque son successeur, digne d’être après lui
L’héritier de sa gloire et son plus ferme appui,
Autour du globe obscur que son erreur protège
Lance encor le soleil et son brillant cortège ?
Ô faiblesse ! et pourtant sur ces astres divers
Ticho dès son enfance avait les yeux ouverts.
Espoir de la science, honneur de la Scanie,
Sa main dédie un temple au culte d’Uranie ;
D’instruments qu’il invente il aime à le parer,
Et des rois courtisans l’y viennent honorer.
Heureux le citoyen digne d’un tel hommage !
Et plus heureux les rois qui cultivent le sage !
Ce titre vénéré Ticho l’eût mérité,
S’il eût pour elle-même aimé la vérité.