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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/229

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CHANT CINQUIÈME.

Et, guidé par Laplace, a tracé son orbite,
Déterminé sa marche, assigné sa limite.
Pendant trois ans entiers s’attachant à ses pas,
Delambre la soumet à l’angle du compas ;
Bouvard, de qui Saturne a publié la gloire,
D’Uranus, pour cent ans, trace déjà l’histoire ;
Herschel ajoute un monde à la création,
Et la France applaudit à l’orgueil d’Albion.
Honneur de l’Italie et mon guide céleste,
Toi qui daignas m’admettre à ton foyer modeste ;
Toi qui dans tes travaux as souvent confié
Les rêves de ta gloire à la tendre amitié,
Puis-je oublier jamais ce jour où, l’âme émue,
Palpitant de plaisir, tu me dis : — Je l’ai vue !
— Quoi ? — Cette nuit. — Quoi donc ? — Oui, je viens de la voir,
La planète. Grands dieux ! vous comblez mon espoir ;
Un monde est découvert, ma carrière est remplie ;
Piazzi peut maintenant abandonner la vie.
Juste orgueil ! noble joie ! oui, ton nom glorieux
Avec le nom d’Herschel est écrit dans les cieux.