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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/291

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CHANT SIXIÈME.

D’un côté frapperait le quadrige fragile,
Et de l’autre broîrait notre globe d’argile(15).
Pourtant ce Sirius entre mille soleils
Peut-être est le moins grand de tant d’astres pareils.
Leur axe échappe à l’œil et trompe la mesure ;
Ils sont fixés, dit-on, à cette voûte obscure :
Et voilà qu’une étoile entraîne dans les cieux(16)
Un groupe dont l’éclat se confond à mes yeux,
Des astres différant de grandeur, de lumière,
En roulant l’un sur l’autre achèvent leur carrière.
L’éclat de ces soleils, ou moins vif ou plus pur,
Imite le rubis, et l’opale et l’azur.
Le Lion tout sanglant presse l’Hydre livide,
La Vierge épand sur nous une clarté timide ;
L’Aigle d’un œil de feu parcourt le firmament,
Et l’ardent Sirius, pareil au diamant,
Éblouit nos regards de ses flèches brillantes.
C’est peu : le ciel connaît des étoiles changeantes(17)
Dont l’éclat inconstant, mais toujours ramené,
Pâlit et se ranime en un temps ordonné.