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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/34

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L’ASTRONOMIE.

Ah ! ne réclamez pas pour des sphères sans vie
Cette immortalité que le sort vous dénie !
Voyez si leur état atteste vainement
Leurs révolutions et leur commencement.
      Ces astres inégaux qu’en ses vastes limites
Retient le dieu du jour, planètes, satellites,
Roulent vers l’Orient sur leur axe incliné.
Comment un même cours leur fut-il ordonné,
Si ce n’est qu’échappés du centre du système,
Le dieu leur imposa la loi qu’il suit lui-même ?
La matière, docile au principe moteur,
A fui le double pôle, et gonflé l’équateur ;
Mais, pour qu’elle obéît, loin du centre emportée,
Il fallait que le feu l’eût soumise et domptée.
Dans leur zone d’azur, ces filles du soleil
Semblent, l’environnant d’un brillant appareil,
Prouver leur origine, et nous marquer la place
D’où le bras de ce dieu les lança dans l’espace.
      Leur distance à tes yeux, Buffon, l’atteste encor ;
Quand de l’orbe de flamme elles prirent l’essor,