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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/41

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CHANT PREMIER.

Retient quelques instants un liége qui surnage,
Mobile point d’appui, tend ce faible cordage
Dont les nœuds, effleurant la surface de l’eau,
Mesurent la vitesse imprimée au vaisseau.
Cet indice, il est vrai, peut tromper ton attente.
Quel chemin a décrit, dans sa marche éclatante,
Du port que tu quittas, le roi du firmament,
Jusqu’au flot que ta nef sillonne en ce moment,
C’est ce que t’apprendront les doctes Immortelles.
Consulte de Breguet les aiguilles fidèles,
À l’heure où le soleil, cherchant d’autres climats,
Portera vers le nord les ombres de tes mâts :
L’aiguille te dira, par sa pente avertie,
Quelle heure on compte au port d’où ta nef est sortie,
L’espace parcouru par l’astre radieux,
Et le point qu’il occupe à la voûte des cieux.
Alors tout est connu : déja, dans ta pensée,
Du pôle à l’équateur une ligne est tracée,
Et le point où ce trait divise en le touchant
Celui qui réunit l’aurore et le couchant,