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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/46

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L’ASTRONOMIE

Tous les peuples pourtant ont de ce culte antique
Gardé, sans le savoir, l’image symbolique.
Oh ! combien la science a renversé d’autels !
Digne objet à son tour du culte des mortels,
Qu’elle porte à Dieu seul un encens qu’elle épure.
Partout, lorsque l’hiver attriste la nature,
Les temples sont en deuil, les autels sont voilés ;
Vers les cendres des morts les mortels rappelés
Pleurent l’astre du jour comme eux prêt à s’éteindre,
Et conjurent Typhon qu’ils ne peuvent plus craindre.
Que le printemps au ciel rende un éclat nouveau,
Partout dans les lieux saints s’allume le flambeau ;
C’est l’astre qui renaît, et partout se déploie
La guirlande de fleurs, symbole de la joie.
Il semble que ce jour, qui vient charmer les yeux,
Ait réconcilié la terre avec les cieux ;
Et chez les peuples même où la foi plus sévère
Offre un encens plus pur au dieu qu’elle révère,
Des rites du vieux temps, non encore effacés,
Le sens mystérieux se fait entendre assez.