Aller au contenu

Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
72
L’ASTRONOMIE

Et qui, tout à-la-fois brillante et nébuleuse,
Laisse tomber sur nous une clarté douteuse.
      « Dites-moi si du sein de l’auguste Junon
Une goutte échappée a tracé ce sillon ;
Si le char égaré par le fils de Clymène
Des cieux qu’il embrasait a dévasté la plaine ;
Ou bien faut-il en croire un récit des vieux jours ?
Le soleil autrefois suivait un autre cours(16) ;
Cette zone, dit-on, en a gardé la trace,
Et le pôle lui-même avait une autre place.
Mais plutôt n’est-ce point le concours radieux (17)
D’innombrables flambeaux qui confondant leurs feux,
Forment ce blanc tissu de lumière incertaine
Dont la reine des nuits pare son front d’ébène ?
      « Si les dieux dans l’Olympe ont établi leur cour,
Des héros cette zone est le brillant séjour.
C’est là que de mortels une race choisie(18)
Est admise aux festins qu’embaume l’ambroisie.
Ceux à qui la patrie a dû ses saintes lois,
Et ceux qui de leur sang ont cimenté ses droits,