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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/99

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DU DEUXIÈME CHANT.

Le prêtre que je fais parler ici est bien modeste, comparativement à ses compatriotes. Les Égyptiens avaient de bien autres prétentions : ils assuraient, au rapport de Syncelle, que le soleil avait gouverné l’Égypte pendant 30 000 ans. Ils comptaient, suivant le même auteur, 36 525 ans d’existence ; suivant saint Augustin (Cité de Dieu, I. 18, ch. 40), 48 863, et même 100 000 ans. Diogène Laërce rapporte qu’ils prétendaient avoir observé 373 éclipses de soleil et 832 de lune. Diodore de Sicile parle (liv. i) de deux traditions, qui se seraient bornées à 33 000 ans, et même à 23 000. Platon dit que, du temps de Solon, les prêtres qui passaient pour les mieux instruits, ne faisaient pas remonter les origines égyptiennes au-delà de 9 000 ans. Hérodote, qui voyagea en Égypte 100 ans après Solon, nous donne sur cet objet (I. 2, n. 142) une notion encore plus précise. Les prêtres de Thèbes assuraient, dit-il, que leur monarchie existait depuis 11 340 ans. Ils comptaient 341 rois, selon les uns ; 475, suivant les autres. C’était bien pis chez les Babyloniens : ceux-ci prétendaient avoir observé le cours des astres pendant 473 000 ans ; aussi Cicéron ne veut-il en rien croire. « Contemnamus etiam Babylonios… condemnemus, inquam, hos, aut stultitiæ, aut vanitatis, aut imprudentiæ, qui CCCCLXX millia annorum, ut ipsi dicunt, monumentis comprehensa continent, et mentiri judicemus, nec sæculorum reliquorum judicium, quod de ipsis futurum sit pertimescere. « ( De Divinatione, 1. i, n. 109.) En effet de pareilles traditions paraîtront exagérées ; mais il n’en est pas moins vrai que les monuments astronomiques des Égyptiens attestent une longue suite d’observations.


(11). PAGE 61, VERS 20.


La piété de l’homme aux plus puissants des dieux
Osa distribuer ces signes radieux.