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Page:Pierre Le Loyer - La Néphélococugie, édition de 1869.djvu/123

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néphélococugie

Des transcendans, des specialissimes,
Des differens, des propres, et comment
On les rapporte à leur Predicament,
Et qu’est Socrate, est-ce un homme risible ?

Genin

Ce n’est pas peu de dispute penible
Qui se bastit, brouillant la verité
Sur cet ergò qui est tant ergoté,
Et qui hautain, sur les ergotz te dresse
Pour ergoter de tes ergotz sans cesse.

Le Sophiste

Par luy je suis maistre es artz approuvé.

Genin

Ne veux-tu point estre encore lavé
En maistre es arts, ainsi qu’on vesperise
Ceux-là qui ont les degrez de maîtrise
Qui par trois ans ont esté diligens
D’aller faisant leur cours souz leurs regens,
Et qui prenans quatre cornes en teste,
Sont tous huppez comme un coq à la creste,
Mouvent en chair, et bras et cropion,
Estans vestus de leur lirippion ?

Le Sophiste

Quand j’estois jeune, et encore en bas âge,
Vieil de sçavoir, et jeune de visage,
Il me souvient qu’à l’escolle des artz
Je feus longtemps secoux de toutes partz
De noz tousseurs qui la toux tousjours toussent
Et en toussant bien souvent se courroussent,
Qu’il feut tappé des mains, Dieu sçait comment !
Quand il failloit résoudre un argument,
Et que je dis en toussant ma harangue
Faisant tonner des accens de ma langue