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néphélococugie
Genin

Vous ne perdez que le temps et la peine ;
Nous aymons mieux une guerre certaine
Que de laisser dessouz un feint accord
Croistre la force à nostre ennemy fort.

Hercule

Accorde-nous, ô bon Genin, accorde
Que nous soyons vous et nous en concorde :
C’est toy qui as remis en sa grandeur
De tes Cocus l’ancienne splendeur,
Et dessus toy les Cocus se reposent
Et rien entre eulx sans toy ilz ne disposent ;
Tu es leur chef et font tous cas de toy
Autant ou plus qu’ils feroient de leur Roy,
Comme tu veux à la paix tu les guides
Ou aux combatz tu leur lasches les brides.

Genin

Nous n’avons point la guerre commencé,
Ainçoys les Dieux, lesquelz au temps passé,
Quand nous estions subjectz à toute injure,
Nous ont vexé contre toute droicture,
Et ont ravy nostre sceptre des mains,
Et de grandz Roys commandans aux humains,
Nous ont rendus, à nostre vitupere,
Pauvres, fuyardz et transis de misere.
Si aujourd’huy que nous sommes plus fortz
Nous desirons nous venger de leurs tortz,
Le debvez-vous trouver dur et estrange ?
« Ainsi la guerre à son tour se rechange. »

Neptune

Mais si void-on, quand le foible entreprend
« De s’attaquer en guerre à un plus grand,