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Page:Pierre de Coubertin Conférence novembre 1887.djvu/20

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n’est pas plus une nation que de la charpie n’est du linge. »

Pourquoi les administrateurs municipaux n’ont-ils pas la direction de la police locale et la collation des emplois communaux ? Pourquoi le maire est-il surchargé d’attributions tandis que les conseillers n’ont même pas la faculté de se réunir quand bon leur semble ? Pourquoi leurs séances ne sont-elles pas publiques ? Pourquoi le Préfet a-t-il droit de veto sur les délibérations relatives à la gestion des biens communaux, comme si des fonctionnaires d’une espèce aussi mobile pouvaient en savoir plus long sur les intérêts de leurs administrés que leurs administrés eux-mêmes ? Pourquoi enfin le droit de dissolution administrative existe-t-il ? Et comment la commune ainsi entendue pourrait-elle être l’école primaire du citoyen ? Plus l’on s’éloigne d’elle, plus il devient nécessaire de déléguer le pouvoir ; or, en France, c’est dans la commune que le peuple a le moins de part au Gouvernement.

On objectera le défaut d’instruction ; je ne parle pas à ceux qui attribuant faussement au développement des connaissances, certaines preuves d’incertitude et de désordre moral, regrettent de voir l’ignorance disparaître ; mais les autres savent bien quels grands progrès ont déjà été réalisés et quels progrès plus grands encore on peut attendre d’une franche émancipation.

Revenons à la commune : bien des réformes aussi seraient à tenter relativement aux impôts. En France, quelle confusion dans l’origine des ressources communales ! Le