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Page:Pierre de Coubertin Conférence novembre 1887.djvu/29

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à cette fantaisie, à recevoir l’hommage de la première gerbe au temps de la moisson et à leur arrivée, des bouquets agrémentés de compliments. Et puis, un beau matin tout cela les ennuie et ils plantent là eau bénite, bouquets et truelles et disparaissent. Je ne puis dire le mépris que m’inspirent ces mauvais plaisants.

Encore une fois si ces tableaux semblent bien chargés il y a des exceptions et dont le nombre augmente. À Le Play revient l’honneur de cette réforme naissante ; en écoutant sa parole sévère, bien des honnêtes gens sont retournés remplir chez eux le devoir social…, d’autres y sont retournés pour s’y refaire et peu à peu ont pris goût à cette existence saine ; la crise avait peut-être ce bon résultat de combattre l’absentéisme. Quant aux hommes que leurs fonctions, leurs travaux retiennent à la ville et qui ne peuvent passer à la campagne que de courtes vacances, ceux-là ont une excuse valable ; les paysans savent bien faire la différence ; ils savent bien si monsieur travaille ou s’il paresse, il ne leur faut pas longtemps pour le découvrir. Je n’ai entendu parler que de ceux qui peuvent résider et ne résident pas. Le nombre en est plus grand qu’on ne pense. C’est à ceux-là qu’il faut s’en prendre si la vie provinciale s’est graduellement éteinte, si tout a convergé vers les grands centres, si le sang de la France ne circule plus.

Voilà pour les grands propriétaires. Et leurs héritiers, que font-ils ? Toute la jeunesse de France n’est heureusement pas modelée sur le même type, mais celle dont je parle ne joue pas un rôle bien brillant. Autrefois, avant