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Page:Pierron - Histoire de la littérature grecque, 1875.djvu/134

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CHAPITRE VI.

que, où il se mettait à piller pour vivre, et où il tuait Ulysse sans le connaître.


La Thébaïde, l’Héracléide, etc.


On attribuait à Homère, dès le temps de Gallinus, ou tout au moins dès le temps d’Hérodote, diverses épopées dont la guerre de Thèbes avait fourni le sujet, et qui faisaient partie, suivant quelques-uns, du cycle poétique : ainsi une Thébaïde en sept livres, de plus de cinq mille vers ; ainsi un poëme sur Amphiaraüs ; ainsi un autre poëme intitulé les Épigones. La Thébaïde débutait comme il suit : « Déesse, chante Argos, la ville altérée, où les chefs… » C’est à Argos que s’était retiré Polynice, auprès du roi Adraste, et qu’il avait préparé l’expédition contre Thèbes. Amphiaraüs était un des chefs qui avaient pris parti pour Polynice. Le poëme désigné, par le nom d’Armphiaraüs n’est peut-être que la Thébaïde elle-même, ou une portion de la Thébaïde, et non pas une épopée distincte. En tous cas, les malheurs de ce sage héros et les tragiques catastrophes dont sa maison fut le théâtre eussent amplement suffi à l’intérêt d’un poëme. Les Épigones, étaient la suite de la Thébaïde. Le sujet des Épigones était la seconde guerre de Thèbes, où avaient figuré les fils des héros du premier siège. Ce poëme est cité quelquefois sous le titre d’Alcméonide, à cause du rôle qu’y jouait Alcméon, fils d’Amphiaraüs. Il débutait ainsi : « Maintenant, Muses, c’est le tour des guerriers de la génération qui suit vit. » L’auteur des Épigones était donc le même que celui de la Thébaïde, ou du moins il n’avait eu d’autre prétention que d’être son continuateur.

Parmi les poëmes dont les exploits d’Hercule avaient fourni la matière, il n’y en a guère qu’un seul dont Homère ait passé pour être l’auteur. Encore n’était-ce pas une Héracléide complète, mais un simple épisode de la légende, intitulé la Prise d’Œchalie. Voici un passage de Strabon[1] où il est question de cette épopée : « Créophyle aussi était

  1. Livre XIV, p. 638.