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Page:Pierron - Histoire de la littérature grecque, 1875.djvu/214

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CHAPITRE XII.

des convives attablés que pour les dieux de l’Olympe ou les vainqueurs de Pytho. C’est pourtant à un chant de victoire qu’a pu appartenir cet éloge de la paix, que cite Stobée : « La puissante paix enfante la richesse aux mortels, et les fleurs de la poésie aux doux accents. Sur les autels artistement façonnés, brûlent en l’honneur des dieux, dans la blonde flamme, les cuisses des bœufs, des brebis à l’épaisse toison. Les jeunes gens ne s’occupent que des jeux du gymnase, que des flûtes, que des festins. Sur les anneaux de fer des boucliers, les noires araignées tendent leur métier ; et la rouille ronge les lances à la pointe aiguë et les épées au double tranchant. On n’entend plus le fracas des trompettes d’airain, et le sommeil aux agréables rêves, le sommeil charme de nos cœurs, n’est plus ravi à nos paupières. Les rues sont pleines de joyeux banquets, et les hymnes d’amour retentissent. »


Scolies.


Les Alexandrins, dans leur canon littéraire, c’est-à-dire dans la liste des auteurs classiques qu’ils avaient dressée, ne comptent en tout que neuf lyriques. Nous en avons déjà mentionné plus de douze, et nous n’avons point encore parlé de Pindare. Il est vrai que plusieurs de ceux qui nous ont occupés n’avaient pas des titres suffisants pour être rangés parmi les classiques. Quintilien semble même réduire à quatre ceux dont il recommande la lecture : Pindare, Stésichore, Alcée, Simonide. Ceux qui ont parcouru des yeux la table du recueil des lyriques grecs nous reprocheront peut-être d’en avoir omis presque autant que nous en avons cité ; et ils allégueront les noms de Pythermon, de Praxille, de Mésomède, d’autres encore. Mais ces noms ne sont que des noms : ils n’ont point d’histoire ; on ne sait pas même à quelle époque vivaient ceux qui les ont portés ; et les vers qu’on joint à ces noms ne sont bien considérables ni par la qualité ni même par la quantité.

Il y a pourtant deux de ces poëtes, Callistrate et Hybrias, qui méritent une attention particulière. Ils nous ont laissé deux précieux échantillons d’un genre de poésie lyrique dont