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Page:Pierron - Histoire de la littérature grecque, 1875.djvu/216

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CHAPITRE XII. LYRIQUES IONIENS. SCOLIES.

disparition du dernier des Pisistratides : « Dans le rameau de myrte je porterai l’épée, comme Harmodius et Aristogiton, quand ils tuèrent le tyran et établirent l’égalité dans Athènes. Très-cher Harmodius, tu n’es point mort sans doute : tu vis dans les îles des Bienheureux, là où sont Achille aux pieds rapides et Diomède fils de Tydée. Dans le rameau de myrte je porterai l’épée, comme Harmodius et Aristogiton, quand aux fêtes d’Athéné, ils tuèrent le tyran Hipparque. Toujours votre renom vivra sur la terre, très-cher Harmodius, et toi Aristogiton, parce que vous avez tué le tyran et établi l’égalité dans Athènes. » Callistrate était Athénien ; c’est tout ce qu’on sait sur sa personne.


Hybrias.


Le scolie d’Hybrias est la chanson d’un soldat, fier de sa valeur et de ses armes, et qui n’estime rien au-dessus de lui-même. Hybrias était un Crétois ; il n’est pas moins Dorien par ses sentiments que par sa naissance et les formes de ses mots : « Je possède une grande richesse : c’est ma lance, et mon épée, et mon beau bouclier long, rempart du corps. Oui, avec cela je laboure, avec cela je moissonne, avec cela je foule l’agréable vin que produit la vigne ; avec cela j’ai des esclaves, qui m’appellent maître. Eux, ils n’ont pas le cœur d’avoir une lance, ni une épée, ni un beau bouclier long, rempart du corps. Tous tombent de frayeur et embrassent mon genou, en s’écriant : Maître ! et : Grand roi ! »

Callistrate, dans sa chanson ionienne, se rapproche du système métrique des poëtes de l’école de Lesbos. Ses strophes sont de quatre vers fort courts, et qui ne contiennent que des combinaisons assez simples de l’ïambe et du trochée avec le dactyle ou ses deux équivalents. La chanson dorienne d’Hybrias se compose de vers analogues, mais d’inégale longueur, et se suivant jusqu’au bout à la file, sans apparence de strophe ni indication de repos.