Aller au contenu

Page:Pierron - Histoire de la littérature grecque, 1875.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
297
EURIPIDE.

415. Les Troyennes. Partage des captives après la prise de Troie, et mort d’Astyanax fils d’Hector, précipité du haut des murs de la ville. C’est une œuvre d’un ordre inférieur, malgré quelques parties remarquables, et quoique le plus pathétique des poëtes n’y soit pas toujours indigne de lui-même.

412. Électre. Même sujet que les Choéphores d’Eschyle et l’Électre de Sophocle. Mais Euripide a bouleversé toute la terrible légende : il n’en a fait qu’une sorte de drame bourgeois, dont les personnages ne sont ni très-intéressants ni même très-naturels.

412. Hélène. Ménélas retrouve en Égypte son épouse, parfaitement chaste et fidèle. Ce n’était qu’une ombre d’elle-même, façonnée par Junon, et non point sa personne véritable, que Pâris avait séduite et emmenée à Troie. Cette pièce, toute de fantaisie, est une de celles qui justifient le reproche qu’on a souvent fait à Euripide, de se livrer trop volontiers au goût du romanesque.

(?) 410. Iphigénie en Tauride. Iphigénie, prêtresse de Diane, reconnaît Oreste et Pylade, qu’on lui amène pour les sacrifier à la déesse, et elle s’enfuit avec eux loin de la Tauride. Cette tragédie est bien supérieure à la précédente. On admire avec raison les scènes où le frère et la sœur, sans se connaître encore, s’entretiennent de ce qu’ils ont de plus cher au monde, et surtout la scène de la reconnaissance, une des plus belles de ce genre qu’il y ait au théâtre.

408. Oreste. Oreste et Électre, après le meurtre de leur mère, sont condamnés à mort par les citoyens d’Argos. Avec l’aide de Pylade, ils entreprennent de se venger de Ménélas et des siens ; mais l’intervention des dieux sauve toutes les vies menacées, et rétablit la paix dans la famille des Atrides et dans la ville d’Argos. Il n’y a pas beaucoup d’art dans la composition de cet ouvrage. Les caractères, comme dans Électre, manquent de noblesse et de dignité, et le pathétique y est trop gâté par la profusion de l’esprit et l’abus de la rhétorique.

(?) 408. Les Phéniciennes. Même sujet que les Sept contre