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Page:Pierron - Histoire de la littérature grecque, 1875.djvu/351

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CH. XXIII. AUTRES POËTES DU SIÈCLE DE PÉRICLÈS.

nyasis l’emportait, au jugement des Grecs, sur tous les autres poëmes dont la vie et les travaux du héros thébain avaient fourni le sujet. Panyasis était compté parmi les classiques. On estimait, dans son œuvre, la sagesse de l’ordonnance et l’intérêt des narrations ; et le style, qui laissait à désirer pour l’élévation et la force, se recommandait par l’élégance et la grâce.


Chœrilius de Samos.


Chœrilus de Samos, différent du poëte tragique de ce nom, s’essaya dans l’épopée historique, mais avec un médiocre succès. Il avait pris pour sujet la seconde guerre Médique. Je doute que cet ouvrage, qui dut venir quelque temps après les Perses d’Eschyle, ait fait autre chose que d’augmenter l’admiration des Grecs pour l’épopée dramatique du soldat de Marathon et de Salamine. Horace dit que Chœrilus avait du bon, mais assez peu ; et rien ne prouve qu’Horace ait porté sur son poëme un jugement trop sévère.


Antimachus.


Antimachus, né à Claros en Ionie, mais qu’on nomme Antimachus de Colophon à cause de la ville où il faisait son séjour, était un autre homme que Chœrilus. On le mettait, parmi les poëtes épiques, au premier rang après Homère. Il était à peu près contemporain d’Hérodote. Son poëme était une Thébaïde. Quintilien, écho des critiques d’Alexandrie, caractérise comme il suit cet ouvrage : « Il faut louer, chez Antimachus, la force, la gravité, un style qui n’a jamais rien de vulgaire. Mais, quoique les grammairiens, d’un consentement presque unanime, lui décernent la seconde place dans l’épopée, je dois dire qu’il manque de pathétique, d’agrément, d’ordre, d’art enfin, et qu’il montre manifestement combien c’est chose différente d’être tout proche d’un autre ou d’être un degré au-dessous. » Antimachus avait aussi composé un poëme élégiaque intitulé Lydé, dont on