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Page:Pierron - Histoire de la littérature grecque, 1875.djvu/8

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IV
PRÉFACE.

sition des systèmes. Mais, à côté des philosophes poëtes, tels que Xénophane, Parménide, Empédocle, d’autres philosophes façonnent la langue courante de l’Ionie à l’expression des détails de la science. En même temps les logographes, ou conteurs de légendes historiques, la façonnaient aux allures de la narration suivie. Double progrès au bout duquel apparaissent les deux grands prosateurs ioniens, l’historien épique et le médecin philosophe, Hérodote et Hippocrate.

Athènes succède à l’Ionie dans l’empire de l’intelligence. Dès le sixième siècle avant notre ère, Athènes créait la poésie dramatique. Le théâtre, après quelques années d’essais, produit successivement Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane. La prose attique s’élève à la majesté de l’histoire ; la tribune du Pnyx ne se contente plus des paroles volantes, et les orateurs politiques écrivent les discours qu’ils ont prononcés ; l’école de Socrate et les sophistes eux-mêmes font servir la langue humaine à l’analyse des nuances infinies de la pensée. Ici les grands noms se pressent ; mais entre tous rayonnent quelques noms, presque aussi grands, presque aussi glorieux que ceux mêmes d’Homère, de Pindare ou des tragiques : Thucydide, Xénophon, Platon, Aristote, Eschine, Démosthène. La décadence se fait trop sentir ; mais la moyenne Comédie et la nouvelle suspendent, un siècle durant, la ruine définitive du théâtre. Antiphane et Alexis, surtout Ménandre et Philémon, ne sont pas indignes d’Aristophane et de ses émules. Ils rachètent, par la vérité des peintures et par l’intérêt dramatique, ce qui leur manque de verve sarcastique et de passion. Dans le temps même où Athènes disparaît du monde politique et de la littérature, on entend siffler le fouet sati-