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Page:Pirenne – Histoire de Belgique – Tome 6.djvu/170

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CHAPITRE II

LA SITUATION ÉCONOMIQUE

I

La paix constante dont la Belgique avait joui depuis le milieu du XVIIIe siècle y avait ranimé l’agriculture aussi bien que l’industrie et le commerce[1]. Tous les voyageurs s’accordent à prôner la prospérité du pays. Young oppose la belle apparence et la fécondité des campagnes flamandes à la négligence et à l’incurie qu’il reproche aux paysans français. De 1750 à 1785 environ, on constate que le prix des terres augmente, que la population s’accroît, que la production et le trafic se développent. Tandis que la vieille industrie linière fait preuve d’une activité à laquelle elle n’avait jamais atteint auparavant, l’extraction du charbon, la métallurgie et la verrerie multiplient dans le Hainaut, dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, dans le sud du Luxembourg, les entreprises nouvelles. Même spectacle dans le pays de Liège où la fabrication des armes, la clouterie, la draperie, l’exploitation de l’alun alimentent une exportation croissante. Les finances de l’État sont aussi satisfaisantes que le crédit public est solide. Où que l’on regarde, la situation paraît pleine de promesses. Après les

  1. Histoire de Belgique, t. V. 2e édit., p. 260 et suiv. Cf. H. van Houtte, Histoire économique de la Belgique à la fin de l’Ancien Régime (Gand, 1920)