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Page:Planck - Initiations à la physique, trad. du Plessis de Grenédan, 1941.djvu/18

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gation des ondes lumineuses et sonores sans absorption ni diffraction, les oscillations électriques non amorties sont des exemples de phénomènes réversibles. Tous ces phénomènes, ou bien sont déjà par eux-mêmes périodiques, ou bien sont susceptibles d’être inversés au moyen de dispositifs appropriés, par exemple la chute d’un corps est susceptible d’être inversée, car on peut utiliser la vitesse acquise de ce corps pour le ramener à son niveau primitif, de même, une onde lumineuse ou sonore peut se réfléchir intégralement si on la reçoit, comme il convient, sur un miroir parfait.

Quelles sont maintenant les propriétés générales et caractéristiques des phénomènes irréversibles ? Comment s’y prendre pour apprécier quantitativement le degré d’irréversibilité d’un phénomène, celle-ci étant prise dans son acception la plus générale ? Cette question a été envisagée des points de vue les plus divers et on l’a résolue de bien des façons. C’est pourquoi son étude va nous permettre de scruter d’une manière singulièrement efficace le mécanisme interne typique qui règle l’évolution de toutes les grandes théories physiques.

De même qu’autrefois le problème technique du mouvement perpétuel a mis sur la voie de la découverte du principe de la conservation de l’énergie, de même, plus tard, un autre problème d’ordre technique, celui de la machine à vapeur, a permis de préciser la distinction entre les phénomènes réversibles et les phénomènes irréversibles. Déjà Sadi Carnot se rendait compte que les processus irréversibles sont moins avantageux économiquement que les processus réversibles (bien qu’il se fit une idée inexacte de la nature de la chaleur), car, dans un processus irréversible, on laisse inutilisée une certaine possibilité théorique de produire du travail mécanique en dépensant de la chaleur. De cette remarque à l’idée de prendre pour mesure de l’irréversibilité d’un phénomène la proportion de travail mécanique qui doit être considérée comme perdue définitivement (ce travail perdu étant nul dans les phénomènes réversibles) il n’y avait qu’un pas.

Mais cette définition, si elle a effectivement rendu des services dans certains cas, par exemple dans le cas des