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Page:Planck - Initiations à la physique, trad. du Plessis de Grenédan, 1941.djvu/189

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mouvement d’une planète autour du soleil. À cet égard, l’attraction des charges opposées du noyau et des électrons joue le rôle de la force de gravitation. Il y a cependant une différence bien étrange : les électrons ne peuvent se mouvoir que sur certaines trajectoires formant une série discontinue. Pour les trajectoires planétaires, au contraire, il n’existe pas d’orbites privilégiées.

Cet état de choses, au premier abord tout à fait incompréhensible s’explique très bien par la théorie ondulatoire des électrons. En effet, si un circuit électronique peut se former, il est clair qu’il doit toujours embrasser un nombre entier de longueurs d’onde, de même qu’une chaîne fermée, composée de chaînons identiques, comprend toujours un nombre entier de ces chaînons. C’est pourquoi la révolution d’un électron autour d’un noyau atomique ressemble moins au mouvement d’une planète autour du soleil qu’à la rotation sur lui-même d’un anneau parfaitement symétrique. Cette rotation a lieu de telle sorte que l’anneau pris comme un tout occupe toujours la même position dans l’espace et c’est pourquoi, aussi, il n’y a aucun sens physique à parler de la position d’un électron à un instant donné.

Abordons maintenant la question de la description, en mécanique ondulatoire, du mouvement d’un seul point matériel. Nous remarquerons tout de suite, qu’à parler strictement, cette description n’est pas possible. En effet, pour définir la position d’un point matériel ou, plus généralement celle d’un point dans l’espace de configuration, il n’y a, en mécanique ondulatoire, qu’un seul moyen, c’est de superposer un train d’ondes propres du système considéré, de telle façon que les fonctions ondulatoires correspondantes s’annulent partout par interférence dans l’espace de configuration, sauf en ce point où elles se renforcent. La probabilité d’existence de tous les autres points sera nulle et celle du point singulier égale à l’unité. Mais pour que l’on arrive à un point défini d’une façon absolument nette, les longueurs d’onde devraient être infiniment petites et des quantités de mouvement infiniment grandes seraient nécessaires. Pour avoir un résultat, au moins approximatif, on est donc forcé de remplacer le point de l’espace configuratif par un domaine