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Page:Planck - Initiations à la physique, trad. du Plessis de Grenédan, 1941.djvu/29

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pies partielles. L’entropie est donc proportionnelle au logarithme de la probabilité (S = k ln W).

Ce théorème va nous fournir une méthode pour calculer l’entropie dont la portée dépasse de loin celle des anciens artifices de la thermodynamique. La nouvelle définition de l’entropie peut, notamment, s’étendre à n’importe quel état dynamique et non pas aux seuls états d’équilibre, habituellement étudiés par la thermodynamique. De plus, pour calculer la valeur de l’entropie, il n’est plus nécessaire de considérer, comme le faisait Clausius, un système qui parcourt un cycle fermé, cycle dont la possibilité de réalisation paraît toujours plus ou moins douteuse. Enfin, comme conséquence de cette indépendance de tout artifice, la nouvelle définition se trouve être purgée de tout anthropomorphisme ; c’est pourquoi elle est susceptible de donner un fondement réel au second principe de la thermodynamique.

Nous la voyons se montrer féconde, non seulement dans la théorie cinétique des gaz, mais encore dans celle de la chaleur rayonnante ; dans tous ces domaines elle a permis la déduction de lois qui ont été vérifiées par l’expérience. Tout corps qui rayonne de la chaleur en perd ; son entropie diminue donc et ceci suffit à prouver que la chaleur rayonnante a aussi une entropie. En effet, l’entropie d’un système ne peut que croître, il faut donc qu’au moins une partie de l’entropie soit contenue dans la chaleur rayonnante, aussi un rayon monochromatique a-t-il une température déterminée qui ne dépend que de son intensité ; cette température est celle du corps noir qui émet des rayons de la même intensité. La principale différence entre le cas de la chaleur rayonnante et celui de la théorie cinétique des gaz est que les éléments dont le désordre entraîne l’existence d’une entropie ne sont plus ici des atomes, mais les vibrations partielles en nombre extraordinairement élevé dont se compose, il ne faut pas l’oublier, toute émission de lumière, même la plus homogène.

En outre, il y a un fait particulièrement remarquable, en ce qui concerne le rayonnement thermique : c’est que les constantes qui y figurent sont des constantes universelles comme la constante de la gravitation, car elles n’ont aucune relation avec un corps particulier, quel qu’il soit. À