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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/168

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vent aller ensemble, ils s’excluent absolument ; tandis que le plaisir et la peine se tiennent, s’engendrent l’un l’autre et disparaissent l’un avec l’autre. Car le plaisir n’est que la satisfaction d’un désir ; tout désir est un besoin ; tout besoin pris en soi est pénible : où cesse le besoin, cesse le désir, et où cesserait le désir, cesserait en même temps le plaisir de le satisfaire. La fin de la peine est donc la fin du plaisir ; la peine et le plaisir sont donc des phénomènes relatifs, sans caractère fixe et indépendant, tandis que dans l’intelligence le bien exclut le mal, ou le mal le bien, et que la fin de l’un, loin d’être la fin de l’autre, en est le commencement et le triomphe. Si donc le bien est absolu et le plaisir relatif, le bien et le plaisir ne sont pas la même chose. — Non-seulement la peine et le plaisir sont relatifs en eux-mêmes, ils le sont encore par la diversité des sujets auxquels ils s’appliquent également. En effet, on voit les méchans et