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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/392

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nécessairement, d’après les principes dont nous sommes convenus, s’il est vrai que Périclès fut un bon citoyen.

CALLICLÈS.

Eh bien, qu’en veux-tu conclure ?

SOCRATE.

Rien. Mais dis-moi de plus, est-ce l’opinion commune que les Athéniens sont devenus meilleurs par les soins de Périclès ? ou tout au contraire qu’il les a corrompus ? J’entends dire en effet que Périclès a rendu les Athéniens paresseux, lâches, babillards et intéressés, ayant le premier soudoyé les troupes.[1]

CALLICLÈS.

Tu entends tenir ce langage, Socrate, à ceux qui ont les oreilles déchirées.[2]

SOCRATE.

Du moins ce qui suit n’est pas un ouï-dire. Je sais certainement, et tu sais toi-même que Périclès s’acquit au commencement une grande

  1. Voyez Plutarque, Vie de Périclès, et Ulpien, ad Demosth. Orat. — Aristote dit aussi que Périclès solda les juges. Polit. liv. II.
  2. C’est-à-dire, qui laconisent, comme on l’a vu dans le Protagoras, p. 82, et qui sont par conséquent ennemis du gouvernement d’Athènes.