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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/686

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reçoivent des amis ; mais si vous les négligez, si vous dégénérez, n'attendez pas de nous un accueil favorable. Voilà ce que nous avons à dire à nos enfans.

Quant à nos pères et à nos mères, il faut les exhorter incessamment à supporter avec patience ce qui pourra nous arriver, et ne point s'unir à leurs lamentations ; ils n'auront pas besoin [247d] qu'on excite leur douleur, leur malheur y suffira. Pour guérir et calmer leurs regrets, il faut plutôt leur rappeler que de tous les vœux qu'ils adressaient aux dieux, le plus cher a été exaucé ; car ils n'avaient pas demandé des fils immortels, mais braves et célèbres : ce sont là les biens les plus précieux, et ils leur sont assurés. Qu'on leur rappelle aussi qu'il est bien difficile que tout succède à l'homme, pendant la vie, au gré de ses souhaits. S'ils supportent courageusement leur malheur, on reconnaîtra qu'ils étaient en effet les pères d'enfans courageux [247e] et qu'ils les égalent en courage ; s'ils en sont accablés, ils feront douter qu'ils fussent véritablement nos pères ou que les louanges qu'on nous donne soient méritées. Loin de là, c'est à eux qu'il appartient de se charger de notre éloge, en montrant par leur conduite que braves ils ont engendré des braves. Il a toujours passé pour sage, ce vieux précepte,