Aller au contenu

Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/737

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’Homère parle en effet de tout cela et très souvent, dans l’Odyssée par exemple, quand le devin Théoclymène, issu de la race de Mélampe, adresse ces paroles aux amans de Pénélope :

[1][539a] Infortunés, quel sort est le vôtre ! La nuit
Enveloppe vos têtes, vos faces, tous vos membres[2].
Les sanglots éclatent ; les joues sont baignées de larmes.
Le vestibule est rempli de fantômes, la cour aussi en est remplie ;
Ils s’en vont dans l’Érèbe, au milieu des ténèbres. Le soleil
[539b] A disparu du ciel ; au loin s’étend une obscurité sinistre.

Il en parle souvent aussi dans l’Iliade, comme à l’attaque des remparts ; écoutons-le :

[3]Ils allaient franchir le fossé, quand un oiseau se montra,
Un aigle planant au haut du ciel, à la gauche de l’armée,
[539c] Tenant dans ses serres un serpent énorme, ensanglanté,
Encore en vie et palpitant. Mais il n’avait point renoncé à se défendre,
Il blesse à la poitrine près du cou, l’ennemi qui le tient,
En retournant la tête ; celui-ci le lâche aussitôt

  1. Odyss., XX, 351.
  2. Les éditions ordinaires d’Homère : Vos genoux.
  3. Iliad., XII, 200.