Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/1015

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éprouve les mêmes maux que la plupart des États d’aujourd’hui ?

CLINIAS.

Nullement, et l’on doit s y attendre.

L’ATHÉNIEN.

Eh bien, ferons-nous ce que je dis ? Comment nous y prendrons-nous pour rendre nos gardiens des hommes plus vigilans en fait de vertu que le reste des citoyens, par leurs discours comme par leur conduite ? De quelle manière notre État ressemblera-1-il à la tête et aux sens des hommes sages, comme possédant en soi une garde semblable à celle-là ?

CLINIAS.

Comment et de quelle manière, Étranger, cette image lui conviendrait-elle ?

L’ATHÉNIEN.

Il est évident que ce ne peut être qu’autant que l’État représentera le corps ; que, placés Comme les yeux au haut de la tête, les jeunes gardiens, l’élite de ceux de leur âge, jouissant de toute l’énergie de leurs facultés, porteront leurs regards autour de l’État tout entier ; que sentinelles vigilantes, ils confieront à leur mémoire ce qui aura frappé leurs sens, et instruiront les vieux gardiens de ce qui se passe dans l’État ; que ceux-ci, représentant l’intelligence à raison du nombre et de la gravité des objets