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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/1023

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L’ATHÉNIEN.

Il n’est pas possible qu’aucun mortel ait une solide piété envers les dieux, s’il n’est convaincu des deux choses dont nous parlions, d’abord que l’ame est le plus ancien de tous les êtres qui existent par voie de génération, qu’elle est immortelle et commande à tous les corps ; ensuite, comme nous l’avons dit souvent, qu’il y a dans les astres une intelligence qui préside à tous les êtres. Il faut encore qu’il soit versé dans les sciences nécessaires pour préparer à ces connaissances[1] ; et qu’après avoir saisi le rapport intime qu’elles ont avec la musique, il s’en serve pour mettre de l’harmonie dans les mœurs et dans les lois ; enfin qu’il soit capable de rendre raison des choses dont on peut rendre raison. Quiconque ne pourra joindre ces connaissances aux vertus civiles, ne sera jamais un magistrat capable de diriger les affaires générales de l’État, et ne sera propre qu’à exécuter les ordres d’autrui. C’est à nous, Mégille et Clinias, de voir si à toutes les lois précédentes nous ajouterons celle qui établit un conseil nocturne de magistrats instruits dans les sciences dont nous venons de parler, pour être le gardien du salut public, ou si nous nous y prendrons autrement.

  1. Les mathématiques. Voyez le livre VII, p. 72.