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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/166

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culières, porte sur la supposition d’un état de guerre continuelle, et qu’en nous recommandant l’observation de ses lois, il a voulu nous faire sentir que ni les richesses, ni la culture des arts, ni aucun autre bien, ne nous serviraient de rien, si nous n’étions les plus forts à la guerre, la victoire transportant aux vainqueurs tous les avantages des vaincus.

L’ATHÉNIEN.

Je vois, étranger, que tu as fait une étude profonde des lois de ton pays. Mais explique-moi ceci encore plus clairement. Autant que j’en puis juger, tu ne regardes un État comme parfaitement bien policé, que quand sa constitution lui donne une supériorité marquée, à la guerre, sur les autres États. N’est-ce pas ?

CLINIAS.

Oui : et je pense que Mégille est en cela de mon avis.

MÉGILLE.

Comment, mon cher, un Lacédémonien pourrait-il être d’un autre avis ?

L’ATHÉNIEN.

Mais cette maxime, qui est bonne pour les États à l’égard des autres États, ne serait-elle pas mauvaise pour une bourgade à l’égard d’une autre bourgade ?