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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/172

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L’ATHÉNIEN.

Mais quoi ? lorsqu’il s’agit d’un État, le législateur doit-il avoir en vue dans ses institutions la guerre du dehors, plutôt que cette guerre intestine, appelée sédition, qui se forme de temps en temps dans le sein d’un État, et que tout bon citoyen souhaiterait de ne voir jamais naître dans sa patrie, ou de la voir étouffée aussitôt après sa naissance ?

CLINIAS.

Il est évident qu’il doit avoir en vue cette seconde espèce de guerre.

L’ATHÉNIEN.

Et dans le cas d’une sédition, est-il quelqu’un qui préférât voir la paix achetée par la ruine d’un des partis et la victoire de l’autre, plutôt que l’union et l’amitié rétablies entre eux par un bon accord, et toute leur attention tournée vers les ennemis du dehors ?

CLINIAS.

Il n’est personne qui n’aimât mieux pour sa patrie cette seconde situation que la première.

L’ATHÉNIEN.

Le législateur ne doit-il pas souhaiter la même chose ?

CLINIAS.

Certainement.