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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/186

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dans la résistance qu’on oppose aux objets terribles et douloureux ? Ne s’exerce-t-elle pas aussi en luttant contre les désirs, les voluptés, et ces séductions qui, amollissant même le cœur de ceux qui se croient les plus fermes, les rendent souples comme la cire à toutes leurs impressions ?

MÉGILLE.

Je crois que la force s’exerce aussi sur tout cela.

L’ATHÉNIEN.

Si nous nous rappelons ce qui a été dit tout à l’heure, Clinias prétendait qu’il y a des États et des particuliers inférieurs à eux-mêmes. N’est-ce pas, étranger de Cnosse ?

CLINIAS.

Oui.

L’ATHÉNIEN.

Lequel des deux, à ton avis, mérite plutôt le nom de lâche, celui qui succombe à la douleur, ou celui qui se laisse vaincre par le plaisir ?

CLINIAS.

Il me paraît que c’est ce dernier ; et tout le monde s’accorde à dire que l’homme qui cède au plaisir est inférieur à lui-même d’une manière plus honteuse que celui qui cède à la douleur,

L’ATHÉNIEN

Hé quoi ! vos deux législateurs inspirés par