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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/192

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MÉGILLE.

C’est ce qu’il n’est pas aisé de dire.

CLINIAS.

Pour moi, je trouve que les repas en commun et les gymnases sont très bien imaginés pour le courage et la tempérance.

L’ATHÉNIEN.

Je vois bien, étrangers, qu’en fait de lois, il est rare de régler toutes choses, soit en théorie, soit en pratique, de manière que personne n’y trouve à redire ; et il me paraît qu’il en est de la politique comme de la médecine, à laquelle il est impossible de prescrire pour chaque tempérament un régime qui ne soit en même temps nuisible et salutaire à certains égards. En effet, vos gymnases et vos repas en commun sont avantageux aux États en bien des points ; mais ils ont de grands inconvénients par rapport aux séditions. Les Milésiens, les Béotiens et les Thuriens en fournissent la preuve[1]. Cet établissement a encore produit un très grand mal, en perver-

  1. Il y eut souvent des troubles en Béotie et à Thèbes. Pour ceux qui eurent lieu à Milet, voyez Diodore de Sicile, XIII, 104. Le même Diodore parle d’une sédition à Thurium, XIII, 11 ; et Aristote, Polit., V, 17, dépeint la jeunesse de Thurium comme turbulente et trop excitée à la guerre par ses exercices.